Losa : un site gallo-romain

Losa : un site gallo-romain

Losa : un site gallo-romain

Losa : un site de l'époque gallo-romaine situé sur la voie romaine qui reliait Bordeaux à Dax

Losa - Station routière gallo-romaine mentionnée dans l'itinéraire d'Antonin. 

Les études typologiques et les monnaies nombreuses découvertes indiquent une occupation du site du premier siècle avant notre ère à la deuxième moitié du troisième siècle. 

Losa occupe un large plateau à deux mètres au-dessus du niveau de la rivière. Il s'agissait d'une station routière (mansio), relais qui assurait le ravitaillement et le gîte aux voyageurs. Ce relais était positionné le long de la voie romaine littorale qui reliait Burdigala (Bordeaux) à Aquae Tarbellicae (Dax). 

La voie romaine littorale est répertoriée dans "l'itinéraire d'Antonin". Ce texte antique comprend un inventaire des routes et des stations routières avec l'indication des distances de l'une à l'autre. Le village de Losa y est mentionné, localisé à 7 lieues romaines de Boïos. Cette distance de 15,5 km correspond à la position géographique de Sanguinet par rapport à Lamothe (Biganos) où, sur les rives de la Leyre, au sud-est du bassin d'Arcachon ont été découverts les vestiges de la cité des Boïates, peuple qui occupait la région au sud du Bassin d'Arcachon. Cette voie se poursuit vers le lac de Biscarrosse-Parentis qu'elle traverse dans sa partie médiane, avant de continuer vers le sud.

Depuis sa découverte en 1970, le site de Losa a fait l’objet de prospections, sondages et fouilles. L’ensemble des travaux archéologiques menés sur le site de Losa se sont achevés en 1988. Le mobilier archéologique découvert est abondant (céramiques, monnaies, bijoux). L'étude de la densité des tessons céramiques a permis de définir des zones d'habitat. La production, le stockage de goudron et de poix sont attestés par d'énormes jarres ou dolia découvertes et contenant des résidus de dépôt goudronneux. Pesons de métiers à tisser, hameçons, fusaïoles, mortiers, biberon ou guttus, lampe à huile évoquent la vie quotidienne. Des chenets à têtes de béliers à fonction cultuelle, indique la pratique du culte privé. Parmi les poteries originales, figurent des jattes à anses internes, récipients à fond plat, destinés à la cuisson des aliments comme semble l'indiquer des traces de suie sur la paroi externe du fond. Ce type d'objet est également attesté sur le site pré-romain de l'Estey du Large, positionnée en aval le long de la rivière.

Parmi les découvertes 

  • Un temple gallo-romain ou fanum 

Le village de Losa s'articule autour d'un temple gallo-romain (fanum), terme latin qui désigne un espace consacré et qui a été repris dans la littérature archéologique pour désigner les temples de la gaule romanisée. Le fanum de Losa est une construction de plan rectangulaire (L : 11,70m, l : 9,45m), avec une entrée orientée vers l'est, une galerie de circulation faisant le tour d'une cella (côté : 2,60m), salle centrale pourvue d'une porte réservée à la statue de la divinité vénérée et aux ex-voto (ou offrandes) que l'on y déposait pour solliciter la faveur des dieux. Les fondations du fanum ont été réalisées avec des blocs de minerai de fer local ou "fer des marais" et reposent sur une assise naturelle d'alios. 

  • Les "longs ponts" de Losa

Pour atteindre le village de Losa, la voie romaine littorale devait franchir une zone basse, stabilisée par des pieux, actuellement entre 7m et 8m. L'ensemble de l'ouvrage de franchissement s'aligne parfaitement sur la voie identifiée à terre. Trois pirogues monoxyles en pin ont été découvertes dans la vase à proximité de ce premier pont. Un second ouvrage de franchissement se déploie à une centaine de mètres à l’Est du premier. Elle correspond à une seconde voie de passage en fonction de la montée des eaux.

  • Le "trésor monétaire de Losa"

La monnaie remplace peu à peu le troc et à la fin du IIIe siècle avant notre ère. Des grandes quantités de pièces peuvent être retrouvées enfouies sous terre. On parle alors de “trésor” ou dépôt. Archéologiquement, le trésor (ou dépôt) se conçoit comme un ensemble d’objets, précieux ou non, intentionnellement rassemblé avant d’être enfoui. Le plus souvent mis au jour dans le cadre de fouilles, ils sont aussi découverts de manière fortuite par des particuliers. Leur recherche au moyen d’un détecteur de métaux est illégale, l’usage de ces appareils étant strictement encadré.

En 2000, une prospection subaquatique près d’un des ponts du site antique de Losa permet de découvrir un vase rempli de monnaies romaines du IVe siècle de notre ère. Un examen de cet ensemble de 170 monnaies a mis en évidence le caractère unique de ce dépôt, constitué à partir du début du IVe siècle jusqu'au Ve siècle. Les monnaies qui le composent permettent de mettre en évidence les réseaux d’échange entre Losa et le reste de l’Empire romain.

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« Trésor monétaire », alliage cuivreux, découvert lors d’une prospection subaquatique dans le lac de Sanguinet en 2000 - Conservé au Musée du Lac - Crédit photo - Laurent Wangermez  

En savoir plus sur :  L'itinéraire d'Antonin

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1030814

 

 

                             

 

 

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